Publié la première fois le 5 mars 2017 sur rodriguesfriendly.unblog.fr.

C’est d’abord devant le tapis roulant à bagages que l’art rodriguais se dévoile (photo ci-dessus). En attendant que la valise ne se pointe, vous pouvez contempler une fresque hétéroclite à laquelle pas moins de 18 artistes peintres locaux ont participé pour vous donner une idée de la vie ici. Les supports que sont les tableaux, l’illustration, la photo, le timbre immortalisent des pans de l’histoire et ont valeur de mémoire historique. Ils célèbrent les différents aspects des scènes de vie.

Après ce premier contact avec l’art à Plaine Corail, il est intéressant de noter que l’on peut tomber sur un tableau ou une photo dans un restaurant, et qu’en plus de vous imprégner de l’atmosphère locale, ces images vous renseignent et vous instruisent sur la Rodrigues d’avant et celle d’aujourd’hui. Un tableau décorant fièrement un mur à l’Alliance française raconte les mariages d’antan ; une photo aux Deux frères vous plonge dans le rustique ; à la galerie de Christophe Meunier, la pêche est à l’honneur ; plus récemment, la Rodriguaise a été célébrée lors d’une exposition.

Les images qui défilent ou encore des sensations perçues à la lecture d’un ouvrage romanesque ont la faculté de dépeindre le cadre et de vous immerger dans les traditions et la culture locales. Il faudrait certes collisionner plusieurs livres pour faire le plein des us et coutumes et d’imagination. En décembre dernier, l’auteur créolophone rodriguais François Patrick Jean Louis a fait paraître Zasminn ek Rolan, une histoire d’amour qu’il a posée dans une localité des plus véritables où vous êtes entouré d’animaux. Et d’autres ouvrages tels que Mille petits quotidiens à l’île Rodrigues, Sir Ben raconte ou encore Soupirs dépeignent également avec poésie la vie à Rodrigues.

Pour être un document qui est officiellement reconnu comme témoin historique, le timbre célèbre plusieurs séquences de l’histoire de Rodrigues. La Cendrillon des Mascareignes est ainsi commémorée par des illustrations philatéliques et il existe même une petite collection au musée de la Réserve François Leguat. Jusqu’ici, l’estampille nous informe, notamment, sur les bateaux  (de 1907 à 2004) ayant desservi l’île, le transit de Vénus (1761), le vol inaugural Plaisance-Plaine Corail (1972), l’Assemblée régionale, l’agriculture, l’écotourisme.

A bien des égards, les images et les écrits, par le biais de leurs créateurs, donnent un aperçu de la société rodriguaise. Donc, chut ! Tendez l’oreille et vous entendrez divers sons jaillir de ces œuvres : une conversation entre pêcheurs ; le sifflement des voiles de kitesurf ; le murmure du vent qui effleure les feuilles en haut du Mont Limon… © RODRIGUES FRIENDLY